Mercredi 15 Janvier 2025
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20.06.2014
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Après les journées internationales du Malbec réservées aux professionnels, les vignerons de Cahors se donnent au public tout le week-end aux abords du Pont Valentré. Voici les deux raisons d’y aller !
Pour les vins !
On sent depuis plusieurs années un vent frais qui se soulève* sur la vallée du Lot où les vins produits sont de plus en plus remarquables. La dégustation des vins lors des Journées Internationales du Malbec consacre cet état de fait. Il y a beaucoup de très bons flacons ! Mélange d’atavisme, d’attrait pour la pierre et la terre, un bouillon de cultures, de tous horizons, de toutes idéologies campe sur les rives du Lot pour une concurrence positive. Les Cosse-Maisonneuve (Les Laquets, Le Sid…), les Verhaege, les Jouves (Domaine du Prince), les Azémar (Clos d’un Jour), les Vigouroux, Baldès et Perrin ont fait des émules. Les Ilbert, Vincens, Lejeune, Bladinières, Dauliac, Croisille, Roussille, Fabien Jouves, etc., etc., que leurs vignobles soient dans la vallée, sur les plateaux ou dans les causses, jouent leurs différences dans l’excellence. Les Argentins vont avoir du fil à retordre ! De fait, les Cadurciens récoltent ce qu’ils ont semé. Remarquables, leurs cuvées sont de plus en plus remarquées. Une nouvelle époque ! Douce succession, parricide, coup d’état, chemin de Damas, à chacun ses outils, sa croix, son style et son tempérament, personne ne joue dans la même cour et il serait dommage que tout le monde soit de la même école. Cahors malbec, cahors pluriel. Car, du calcaire à l’argile, en passant par les sidérolithiques, les terroirs sont là… et le vignoble de Cahors pourrait bien avoir de belles heures devant lui, fort de son sol, de son cépage unique et de cette flopée de jeunes paysans. Aussi, Cahors s’ouvre et le pays du vin noir fait des rêves en blanc. La plupart de ces jeunes vignerons s’essayent à quelques plantations de chardonnay, sauvignon, viognier ou autre chenin. A quand l’AOC ?
Pour le lieu !
La seconde raison pour se rendre à Cahors ce week-end est d’ordre patrimonial ! Le vignoble sur les bords du Lot est l’un des plus beaux de France avec ses donjons édentés, ses châteaux médiévaux et ses pigeonniers. Le parcours singulier de ce vignoble à la si forte identité, comblé de grands malbecs, croquants, tendus, élégants, charmé de ses acteurs autant improbables qu’éclectiques, s’est bâti sur une riche histoire et sur une géographie d’une petite AOC de moins de 3 400 hectares greffés sur une quarantaine de clochers. Le Pont Valentré rappelle l’âge d’or de la ville de Cahors au XIIème siècle et les murettes en pierres sur les causses qui se débattent aujourd’hui avec les chênes truffiers rappellent la grande histoire, celle où le vignoble cadurcien comptait sous Napoléon III quelque 80 000 hectares. Il se passe toujours quelque chose à Cahors car c’est le terroir qui vous tient ; les autochtones se targuent d’y être nés et les nouveaux arrivants décident souvent d’y mourir. De fait, l’attachement à un sol fait qu’on le cultive, qu’on le caresse, qu’on le réinvente sans cesse pour y laisser sa patte, son nom dans le marbre – ou plutôt le calcaire. Les acteurs de cette réussite vous donnent rendez-vous les 20, 21 et 22 juin au pays – aussi – du foie gras, de la truffe et du rocamadour.
www.french-malbec.com
* Expression utilisée et article inspiré du dernier chapitre du Roman du vin Noir (JC CHAPUZET), éditions Féret, 2013.
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