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[Primeurs] Bernard Magrez défend le négoce bordelais

Auteur

La
rédaction

Date

09.04.2013

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Hier, durant les Primeurs 2012, l’homme aux quarante propriétés a réaffirmé sa foi dans le système commercial unique que constitue le négoce bordelais.

A l’occasion du début des primeurs – ce particularisme bordelais qui amène tous les acheteurs mondiaux au début d’avril dans le vignoble pour déguster le millésime des grands crus en cours d’élaboration -, Bernard Magrez accueillait hier, au château Fombrauge, autour d’un repas concocté par le grand chef Joël Robuchon (voir photo), négociants et diffuseurs de ses vins. À la tête de 40 propriétés et de 400 références de vin, partout en France et dans le monde, propriétaire de quatre grands crus classés en Gironde (1), il vante le système du négoce de Bordeaux.

Pour vous, les primeurs restent un moment essentiel…

Certains ont voulu prendre à leur charge la distribution de leur grand cru à travers le monde, en se dégageant du négoce bordelais. Or, selon moi, le système du négoce de Bordeaux, unique en son genre, est la voie la plus efficace pour distribuer et vendre nos grands crus.

Comment en arrivez-vous à cette conclusion ?

Il y a aujourd’hui plus de 120 négociants qui disposent d’allocations pour acheter des grands crus de Bordeaux. Chacun d’eux a au moins deux collaborateurs commerciaux, dont le rôle est de visiter la clientèle mondiale et de nouer des liens avec elle. Tous connaissent les marchés et les clients, et tous entretiennent avec ces importateurs ou distributeurs des relations anciennes, qui durent parfois depuis plusieurs décennies. Ils ont tissé avec eux des relations amicales et de confiance.

Est-ce, selon vous, le gage de relations commerciales pérennes ?

C’est essentiel pour nous, qui présentons maintenant neuf vins sur la place de Bordeaux, et qui avons de nombreuses autres références à vendre. La presse internationale me demande toujours mon avis sur la meilleure façon de diffuser le vin de Bordeaux. Ma réponse est toujours que le négoce est le meilleur système. Il a tissé un maillage unique en son genre à l’échelle mondiale.

Comment voyez-vous l’avenir des grands crus de Bordeaux ?

Le vin est un produit symbole d’un statut. Il y a beaucoup de vins dans le monde mais peu de grands vins. Les connaître, les servir, est quelque chose de valorisant. Je pense donc que les perspectives sont plutôt favorables. Surtout si l’on sait conserver l’équilibre entre le prix et la qualité ; ce que nous voulons apporter en donnant le gage de « l’achat malin », qui associe prix, qualité et image.

Jean-Pierre Tamisier

(1) Les quatre grands crus des vignobles Magrez sont : Pape-Clément, grand cru classé des Graves ; Fombrauge, grand cru classé de Saint-Émilion ; La Tour-Carnet, quatrième cru classé du Médoc ; Clos-Haut-Peyraguey, premier cru classé de Sauternes.