Dimanche 17 Novembre 2024
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05.04.2017
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A la direction du 3e grand cru classé de Saint-Julien, Matthieu Bordes est ébloui par cet inédit millésime aux très beaux cabernets. Explications.
Dans la pure tradition médocaine, l’assemblage de château Lagrange est traditionnellement dominé par le cabernet sauvignon. Et 2016 ne fait pas exception à la règle, avec 70% de l’assemblage en cabernet. « Sur les cabernets, comme sur les autres cépages, en 2016, le poids des baies était le plus petit qu’on ait eu de tous les temps. Les raisins étaient excessivement concentrés avec des peaux très épaisses, riches en polyphénols. » Ces beaux cabernets ont-il induit un millésime à la signature classique médocaine ? « Oui, mais c’est un millésime classique moderne. On a obtenu des vins concentrés, mûrs mais très soyeux à la fois. Ce n’est pas une concentration puissante mais austère comme on pouvait l’avoir sur les 2010, avec des vins imbuvables jeunes. Les 2016 ont la puissance, mais des tanins beaucoup plus enrobés, avec une accessibilité et une buvabilité plus précoces. Ce n’est pas non plus un millésime classique « old school » comme par exemple 1996, grand millésime des années 1990, qui, quand on goûte aujourd’hui a une fraîcheur parfois un peu végétale. En 2016, il y a de l’acidité, de la fraîcheur, mais aussi beaucoup de rondeur et de maturité, sans arômes végétaux. Ca sent le cassis, la cerise, c’est poivré, réglissé, c’est très joli. Cette année, c’est très grand, je ne peux pas encore définir si c’est mieux que 2010, mais on est sur ces niveaux-là. Sur les trente dernières années, on est dans le top 2 ou 3 des millésimes. »
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