Dimanche 22 Décembre 2024
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12.03.2021
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Décalée de quelques semaines, la campagne des primeurs approche à grands pas. Les principaux acteurs de cette mise en marché sont sur le pont. Parmi eux, Philippe Castéja, en sa qualité de président du Conseil des grands crus classés 1855. Entretien.
Pour commencer, faisiez-vous partie des personnes qui ont souhaité décaler cette campagne des primeurs à la fin du mois d’avril ?
Oui, je trouve que le choix du mois d’avril est une excellente idée. Et je vais vous en donner la raison : les vins se dégustent mieux en avril qu’en mars. On a eu le temps d’opérer un soutirage et un premier pré-assemblage. Nous en avons fait l’expérience l’année dernière à cause de la crise sanitaire. J’avais goûté les vins au début du mois de mars et puis, compte-tenu de l’annulation, nous avons goûté à nouveau en avril, c’est à ce moment que nous avons fait ce constat, les vins étaient différents.
Comment le Conseil des Grands Crus Classés 1855 se met-il en ordre de bataille ?
Le Conseil des grands crus classés accompagne cette campagne, plus qu’il ne l’organise. Il n’intervient pas de façon aussi importante que l’Union des Grands Crus par exemple. Toujours est-il, nous donnons un avis sur la tenue et nous faisons en sorte que les journalistes puissent déguster dans les meilleures conditions. Des opérations se feront dans des châteaux comme d’habitude avec des mesures de distanciation, un nombre de dégustateurs restreint dans un lieu et des crachoirs jetables par exemple. On organisera aussi pour des journalistes étrangers des envois d’échantillons.
Vous êtes également propriétaire et négociant, quels sont les grands enjeux pour ce millésime 2020 ?
Ce qui est notable, c’est que nous enchainons trois millésimes de très belle qualité, 2018, 2019 et 2020. Ainsi, ils sont les bienvenus dans un contexte mondial inédit. Heureusement que nous arrivons avec de très bons vins sur le marché. C’est très positif. Pour les prix, je ne peux pas vous dire à ce jour quelle sera la tendance. Chaque cru a sa politique. L’année dernière, nous nous sommes retrouvés dans un marché complètement traumatisé par ce qui nous tombait sur la tête. Tout le monde se cherchait. Les viticulteurs cherchaient leurs distributeurs, les distributeurs cherchaient leurs clients et les revendeurs cherchaient leurs clients aussi. On marchait à l’aveugle dans un état de panique mondial. Aujourd’hui, on est dans un contexte différent, on a l’expérience de l’année dernière et une perspective de sortie de crise.
C’est la campagne de l’optimisme…
Oui, car on sent poindre un retour à la normale avec des restaurants qui devraient rouvrir avant l’été, des avions qui vont redécoller et une campagne de vaccination qui semble s’accélérer. Donc, le marché se normalise, on se relève, on a pris un grand coup dans la figure, nous étions couchés, nous sommes désormais sur nos genoux et nous allons nous mettre debout. Je suis optimiste. Tout le monde a envie que ça redémarre. La levée momentanée des taxes a aussi un effet extrêmement positif : c’est un espoir, un geste, une lumière au bout du tunnel. Ça va déjà nous permettre de passer les 2018 qui étaient bloqués… Et il faut dire que le consommateur américain se réjouit également de la levée des taxes pour faire repartir la consommation des vins à des prix raisonnables.
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