Accueil Provence : quand Saint-André devient Figuière

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

23.02.2017

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Le domaine Saint André de Figuière en Côtes-de-Provence s’offre pour son 25ème anniversaire un nouveau nom et une nouvelle bouteille.

L’histoire des Combard à Saint André de Figuière commence finalement à Chablis. Alain, dans les années 60, y avait des vaches et sa propre installation laitière. Passionné d’aviation de tourisme, il pilote un jour le producteur de vins chablisien Michel Laroche. Ils deviennent amis et associés. Alain revend dans les années 70 veaux, vaches…et profitant de l’extension de l’appellation, rachète des friches à replanter. Les deux compères deviennent propriétaires de 22 ha qui seront 120 en 1992. Le rachat du château de Puligny Montrachet et les velléités de Michel Laroche dans le Languedoc vont mettre fin à l’association… et Alain Combard décide de trouver un vignoble ailleurs.

Né à Salon de Provence, marié à une Niçoise, ce sera la Provence quand il visite le domaine de 16 ha en Côtes-de-Provence, à La Londe-les-Maures, à quelques encablures de la Méditerranée où apponté son bateau. « Il a vite lancé, en parallèle de la production de la propriété, un négoce à la bourguignonne, c’est-à-dire en achats de raisins à vinifier, explique son fils François en charge de la production depuis 1996. A l’époque, il n’y avait pas de négociant-vinificateur en Provence ; les négociants achetaient plutôt directement les vins ». Deux des filles, Magali et Delphine, les rejoignent en 2004 pour travailler au domaine, l’une à la communication et au marketing, l’autre à l’administratif, la 3ème, Valérie, outre un nom de cuvée, préfère rester aux Antilles pour vendre les vins.

Nouveau nom, nouveaux flacons

Les Combard, en débarquant en terre varoise, avait gardé le nom du domaine : André du nom du propriétaire précédent, qui s’était canonisé pour l’occasion, et Figuière rappelant le lieu-dit où prospèrent les figuiers. Après une étiquette à arabesques avec un AC dans un blason, ils adoptent au début du siècle un angelot pour leurs étiquettes. Aujourd’hui, c’est un total relooking qui a été décidé avec un nouveau nom raccourci, Figuière, et un modèle déposé de bouteille, mi-bourguignonne, mi-provençale à long col, made in Italy, imaginée en collaboration avec le designer Luca Trazzi. « La plupart de nos clients disaient déjà Figuière, plus facilement prononçable à l’export, reconnaît Magali Combard. Ça ne s’est pas décidé sans une longue réflexion car on hésite toujours à faire de gros changements mais ce nom était devenu une évidence, rappelant plus directement le figuier, symbole provençal par excellence ».

Alain avait initié ce grand virage, il n’est plus là pour voir la cure de jouvence du domaine qui a entrepris un ambitieux programme d’investissement dans le vignoble, la cuverie avec un nouveau pressoir sous vide révolutionnaire, un caveau refait à neuf et depuis l’an dernier, l’organisation d’un grand festival de musique, danse et théâtre dans les vignes fin juillet. Le domaine, en bio depuis plus de 30 ans (certifié depuis 2008), a connu la validation de l’appellation de terroir La Londe en 2008 pour les rouges et les rosés, l’an dernier pour les blancs. En 25 ans, Figuière est passé de 60 à 75% de rosés mais s’attache aussi à préserver la part de ses blancs et ses rouges et Alain Combard avait été l’un des moteurs du développement des effervescents rosés en méthode traditionnelle, en attente d’une extension de cahier des charges sur les appellations provençales existantes. Reste encore quelques ha à replanter pour boucler la restructuration du vignoble mais la nouvelle génération des Combard ne manque pas de projets pour continuer à embellir et développer Figuière.