Jeudi 19 Décembre 2024
©BIVB / www.armellephotographe.com
Auteur
Date
01.02.2024
Partager
Au lendemain d’une Saint-Vincent Tournante euphorique qui a presque doublé le nombre de ses visiteurs par rapport à l’édition 2023 (75 000 visiteurs à Chambolle et Morey-Saint-Denis pour 40 000 à Couchey), l’intérêt pour les prestigieuses appellations bourguignonnes est intact mais comment se porte leur marché ?
Il connaît une légère baisse qui n’a rien d’abyssale mais qui est à prendre en compte, nous confie Pierre Gernelle, directeur général de la Fédération des Négociants Éleveurs de Grande Bourgogne. Il s’agit de bien distinguer la baisse du volume qui atteint environ 10% de la baisse en valeur, en pente plus douce : moins 5 %. Les raisons de cette tendance sont aussi bien le contexte économique inflationniste que le manque de disponible lié à la récolte historiquement basse de 2021. L’impact est d’ailleurs plus prononcé sur la grande distribution qui subit l’inflation de plein fouet. Des signaux positifs sont aussi là et permettent de garder confiance : « les deux belles récoltes de 2022 et 2023 ont reconstitué les stocks et à l’heure où le millésime 2022 entre sur le marché, on retrouve enfin de bonnes marges de manœuvre » explique Pierre Gernelle. « Pas d’euphorie attendue pour 2024 mais pas de cassure non plus, on s’attend à une sorte de faux plat. Une autre bonne nouvelle, après la hausse des cours vertigineuse en 2021 est la détente de ces derniers en 2022, les niveaux de prix retrouvent plus de logique, et sont davantage compétitifs et attractifs. Il faut rester vigilant face à la santé économique de nos principaux pays importateurs qui ont donc réduit légèrement leurs transactions et à l’importance de conquérir de nouveaux marchés. Les actions de promotion et de communication autour des vins de Bourgogne sont nombreuses et efficaces : Wine Paris &Vinexpo Paris, rendez-vous incontournable du secteur, sera l’occasion de prendre la température et d’avoir confirmation que l’intérêt est toujours là. Les Grands Jours de Bourgogne, les dynamiques Cités des vins contribuent à maintenir vivace le rayonnement du Bourgogne. Ce travail d’image n’est pas à négliger et il porte de beaux fruits. » La qualité comme la générosité des millésimes 2022 et 2023 sont des atouts évidents et rassurants pour l’avenir. Une autre chance pour le marché bourguignon est d’être modérément marqué par la déconsommation ambiante, celle-ci concernant d’abord le vin rouge, le vin blanc et le crémant représentant plus de 60% des appellations bourguignonnes. Le marché du crémant voit sa valeur diminuer de seulement 5%...que vivent les bulles ! Les appellations régionales (les Hautes-Côtes par exemple) ou le Chablis voient leur cours se stabiliser alors que leur qualité progresse nettement pour la joie des consommateurs éclairés. Cette Bourgogne abordable est une carte intéressante à jouer, la fédération s’emploie à mieux la faire connaître. Prudence et dynamisme maintiendront le marché bourguignon serein.
Articles liés