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Retour de la Paulée d’Anjou

Auteur

Isabelle
Bachelard

Date

29.06.2022

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Après deux ans de quasi-silence, la Paulée d’Anjou fait son retour tambour battant. Le 27 juin, elle a accueilli au château de Saumur plus de 400 visiteurs enthousiastes autour de ses 91 vignerons et vigneronnes, engagés écologiquement et passionnés par les terroirs et les vins d’Anjou.

Pour sa 10e édition, la Paulée d’Anjou a eu de la chance, soleil radieux et vent frais, des conditions idéales pour déguster sous les arbres au pied du château de Saumur. Après les jours de canicule et ceux de pluie orageuse, les visiteurs se retrouvaient avec bonheur sous la protection du monument surplombant la Loire, dont l’imposante silhouette est associée à la scène de vendange des Très Riches Heures du Duc de Berry, illustration favorite des manuels d’histoire et de littérature à la page XVè siècle.

La province historique d’Anjou reconstituée

La Paulée d’Anjou est née en petit comité entre Saint-Lambert du Lattay, Chaudefonds-sur-Layon et Savennières. C’était une aventure collective débutée il y a dix ans par une poignée de vignerons et vigneronnes désireux de promouvoir leurs terroirs de schistes. Elle s’appelait d’ailleurs la Paulée de l’Anjou Noir et ses pionniers étaient Jo Pithon, Patrick Baudouin et Evelyne de Pontbriand. Depuis elle s’est progressivement ouverte à tous les grands terroirs angevins. Dès 2019, elle réunissait pour la première fois les schistes de l’Anjou Noir (à l’ouest) et les calcaires de l’Anjou Blanc (à l’est) et a depuis accueilli les appellations Bourgueil et Saint-Nicolas de Bourgueil, dont les territoires situés à l’extrémité ouest de la Touraine et jouxtant l’Anjou faisaient historiquement partie de la province d’Anjou telle qu’elle était définie au Moyen-Age.

Viticulture responsable

Les 91 domaines présentés à la Paulée, avec leurs vins blancs de chenin (secs ou pas), et leurs rouges de cabernet franc (et quelques pineaux d’Aunis et grolleaux) illustrent les valeurs du groupe, définis par une charte commune depuis 2020. Ils représentent toutes les richesses de la région, reposent sur un mode de viticulture durable et responsable (cuvées certifiées ou en conversion) et des valeurs humanistes, tempérance et ouverture d’esprit.

Paysage viticole patrimoine mondial

Jackie Goulet, le maire de la ville de Saumur, était ravi d’offrir à la Paulée d’Anjou la primeur de ses salles de conférences réhabilitées et ouvertes pour la première fois, pour une table ronde autour des vins d’Anjou, leurs qualités, leurs atouts culturels et historiques et leur avenir. Les informations fusèrent de la part des intervenants de haut vol dont Erik Orsenna le géographe écrivain parrain de l’édition 2022 et Myriam Laidet, experte des paysages viticoles qui travailla à l’inscription du Val de Loire au patrimoine mondial de l’Unesco.

Une carte et une barrique

Deux projets portés par les vignerons et vigneronnes de la Paulée ont été dévoilés, une carte complète et bientôt en relief de l’ensemble des terroirs d’Anjou et la réinterprétation moderne de la « pipe » angevine, une barrique de 480 litres, présentée par deux tonneliers/foudriers, le charentais Taransaud et le sancerrois G. Lacroix. L’occasion fût donnée d’en parler longuement lors du dîner de gala qui clôtura la journée au Manège des Ecuyers de Saumur, concocté à partir de produits locaux par les chefs angevins Pascal Favre d’Anne, David Guitton et Mickaël Pihours autour des vieux millésimes.

Photos évènements : ©I. Bachelard