Jeudi 26 Décembre 2024
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22.04.2021
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La cuvée chérie des Romanov nous présente son dernier né : Cristal 2013. Un champagne orchestré d’une main de maître par le chef de caves de la Maison Roederer, Jean-Baptiste Lecaillon qui a l’art de conjuguer fraîcheur et maturité sur les plus beaux terroirs crayeux de la Côte des blancs, de la Vallée de la Marne et de la Montagne de Reims.
Avec ce nouveau millésime 2013, la Maison Roederer poursuit l’aventure de cette cuvée spéciale lancée au temps des Romanov. L’histoire de « Cristal » est fascinante. En 1867, à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris, le Tsar Alexandre II et son fils, le futur Alexandre III, se rendent en France. Lors d’un dîner qui dure près de huit heures au Café Anglais en compagnie du Kaiser Guillaume et du chancelier Bismarck, les maîtres du monde dégustent 16 plats préparés par le chef Adolphe Dugléré. Après avoir savouré du xérès, du madère, du bourgogne, du bordeaux et alors qu’on sert en guise de dessert une bombe glacée, ces messieurs se voient proposer un champagne Louis Roederer frappé. Pour Alexandre II, c’est un véritable coup de foudre. Quelques années plus tard, le Tsar, qui a pris l’habitude d’envoyer son maître de chai participer aux assemblages des champagnes destinés à la cour, passe commande auprès de la Maison d’une cuvée sur mesure, tirée dans une bouteille transparente à fond plat en cristal. L’empereur, objet de multiples tentatives d’assassinat (la 11ème lui sera fatale !), veut-t-il ainsi se prémunir contre les empoisonnements ? Tous les flacons avaient à l’époque la couleur des feuilles mortes et c’était là un moyen commode de s’assurer qu’on n’avait pas opéré une substitution. À moins qu’il n’ait cherché à satisfaire par cette charmante extravagance sa maîtresse Katia ?
Beauté de la craie
La qualité et le prestige acquis par Cristal ont permis à ce grand champagne de survivre à la révolution de 1917. Pour cette cuvée, la Maison ne travaille en effet qu’à partir de ses propres vignes, 50 hectares sur les 240 que compte le domaine, tous situés sur des « terres blanches », c’est-à-dire les milieux de coteaux, dans les terroirs les plus crayeux. Si on excepte un bout d’une parcelle située à cheval entre Aÿ et Mareuil-sur-Aÿ, 99% de ces vignes sont classées grands crus. Pour le chef de cave Jean-Baptiste Lecaillon, cette géographie est la clef de l’identité de Cristal : « On a cette beauté de la craie qui permet d’alimenter doucement la vigne, de concentrer les arômes et en même temps de conserver énormément de fraîcheur. Cristal incarne le paradoxe champenois, avec cette capacité à acquérir une forte maturité – on arrive ici à 11-12 degrés naturels – ce qui évite de chaptaliser, et derrière on a quand même cette acidité massive. Le pH élevé de la craie en fait un terroir très pauvre, que ce soit en potassium, en magnésium ou en sels minéraux. La vigne subit ainsi un régime quasiment méditerranéen ! D’où cette fraîcheur… Sans compter que les ceps ont tous plus de vingt ans d’âge, le temps nécessaire pour que leurs racines descendent en profondeur dans la roche mère. »
Ci-dessus : Jean-Baptiste Lécaillon (photo © Luc Manago)
Les conditions climatiques du millésime 2013 renforcent ce paradoxe. « C’est la dernière vendange d’octobre, avec un printemps pourri, une fleur qui a attendu le mois de Juillet, et par contre un été magnifique, sec, ensoleillé, comme celui de 2012. On a donc une grande fraîcheur grâce cette vendange tardive et en même temps une maturité prononcée grâce à ce très bel été ». À la dégustation, on découvre un champagne lumineux, pur, minéral et très délicat mais qui se conjugue en même temps avec une forme de puissance. Fait unique dans son histoire, la version rosée sort en même temps, alors qu’il existe d’habitude un décalage de deux ans. On notera aussi que la Maison depuis longtemps investie dans les pratiques bios et biodynamiques, a obtenu depuis cette année la certification bio de l’ensemble du vignoble consacré à la cuvée Cristal.
Prix moyen caviste : Cristal Brut 2013 : 200 € TTC. Cristal Rosé 2013 : 400€ TTC.
www.louis-roederer.com
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