Jeudi 26 Décembre 2024
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04.06.2020
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Signe des temps mouvementés, c’est dans un format inédit que la maison champenoise a décidé de présenter le millésime 2011 de sa cuvée R. Un exercice original pour un vin tout en délicatesse.
Et si le monde de demain commençait à s’écrire dès aujourd’hui ? C’est du moins ce que l’on peut penser en voyant certaines pratiques évoluer. Ruinart a ainsi organisé aujourd’hui pour la première fois de son histoire, une dégustation de présentation d’une cuvée à distance. Le principe est simple : un panel de journalistes avait reçu en amont un échantillon du vin à déguster. Depuis les bureaux de Ruinart à Reims, le chef de caves Frédéric Panaïotis a animé pendant une heure un webinar, conférence interactive en ligne. Avec comme premier avantage, celui de ne pas faire se déplacer tous les participants en Champagne. Un petit geste en matière d’environnement qui pourrait paraître anodin mais qui prend tout son sens quand on sait que cette problématique d’impact carbone est désormais au cœur des stratégies développées par les plus grandes maisons. A titre d’exemple, la bouteille de « R » 2011 (70€) a été présentée dans le nouvel emballage entièrement en papier conçu par Ruinart et qui annonce un virage déterminant en la matière. « Ce nouvel étui seconde peau a permis de diminuer par 9 le poids de l’emballage, passant de 360 g à 40g seulement », explique le chef de caves. « Et il est amené à se généraliser sur les autres bouteilles de même format dans la gamme, sur les canaux de distribution où cela a un sens ». Avec comme autre intérêt, celui de protéger la bouteille des effets néfastes de la lumière, celle-ci pouvant garder son fourreau étanche jusque dans le seau à glace.
Un millésimé tout en finesse
Curieuse année que 2011 qui a vu se succéder un printemps radieux et chaud et un été plutôt gris et tempéré. Il en a résulté des raisins relativement intéressants, surtout s’agissant des chardonnays qui, comme souvent chez Ruinart, ont permis de pencher vers une déclaration de ce millésime 2011 du fait de leur qualité. Il en résulte un assemblage très légèrement dominé par le chardonnay (51%) et complété de pinot noir, comme toujours issus de premiers et grands crus uniquement. Un vin d’une grande délicatesse qui charme au premier nez par une plaisante complexité d’agrumes et de fleurs mêlées. L’ensemble vient ensuite s’étoffer, à l’aération, de touches d’épices, de réglisse mais aussi d’une pointe d’amande et de rhubarbe. C’est élégant et cohérent. En bouche, la matière est fidèle au millésime et donc d’une densité moyenne. Joliment acidulée, la bouche est caressante et fluide… et ne supportera pas d’être agressée par un plat trop puissant. Toute chair délicatement iodée pourra lui convenir, comme de l’araignée avec un velouté de petits pois rehaussé d’un peu de mélisse. De quoi jouer un accord 100% de saison et réconfortant pour nos premiers pas dans ce monde d’après.
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