Vendredi 27 Décembre 2024
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20.09.2023
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À l'occasion de sa venue en France, le roi d’Angleterre Charles III recevra en cadeau de la part du président de la République, à côté d’une édition originale des « Racines du ciel » de Romain Gary, une bouteille de champagne Salon millésimée 1948, année de la naissance du monarque.
On savait déjà que lors de cette visite royale de Charles III en France, le vin serait à l’honneur. Le circuit emprunté passera en effet par le vignoble bordelais. On sait désormais que le vin figure aussi en bonne place dans les cadeaux qui seront offerts au monarque. C’est ainsi que l’Élysée a sélectionné une bouteille de champagne Salon 1948, année de la naissance de sa majesté. Un choix qui a été validé par le président de la République en personne. Il est vrai que le champagne Salon figure depuis longtemps dans la cave de l’Élysée, où il n’est évidemment pas utilisé pour les grandes réceptions, compte tenu de de sa rareté et de son prix, mais davantage pour les événements en petit comité.
Le directeur général de la Maison, Didier Depond, explique : « Le choix de ces cadeaux repose sur un certain nombre de critères. Il faut que ce soit des choses rares, exclusives, et qui représentent vraiment la France et son savoir-faire en général. Il n’y a rien de plus français que le champagne, à part peut-être la baguette de pain. Et encore, on peut en faire ailleurs, alors que le champagne ne peut être élaboré qu’en Champagne ! Le fait que nous ayons un millésime de l'année de naissance du monarque n'avait rien d'évident. En 125 ans, la Maison n'a en effet sorti que 44 millésimes, par chance 1948 y figure ! »
Didier Depond nous a confié n'avoir lui-même goûté ce millésime que deux fois dans sa vie, la dernière remontant à quelques mois à peine lorsque la bouteille a été dégorgée. « Il n’en reste plus aujourd’hui que sept flacons dans notre cave. Les conditions de conservation sont exceptionnelles puisque la bouteille offerte n’avait jamais quitté le Mesnil, c’est son premier voyage ! Au niveau du goût, le vin est d’une précision, d’une netteté incroyables. C’est loin d’être un vin mort, il est encore en pleine vie, en pleine activité. L’aromatique est très complexe. On est sur des notes de miel, de fleur blanche mûre mais pas fanée, de fruits un peu confits, de coing, des touches de cire. Ce sont des arômes d’évolution typiques du chardonnay. En ce qui concerne le dosage, nous avons choisi de laisser le vin nature et de ne pas doser. » Une autre particularité de cette cuvée, c’est qu’elle comprend dans son assemblage les 20 parcelles initiales sélectionnées au Mesnil par Aimé Eugène Salon, y compris le Clos Tarin devenu Clos du Mesnil, seule parcelle qui ne fait plus partie de l'assemblage, depuis qu’elle est devenue la propriété du champagne Krug.
Si on revient maintenant sur les conditions climatiques de la vendange 1948, le choix de la maison Salon par Emmanuel Macron s'avère des plus pertinents, puisqu’il s’agit d’une année compliquée pour la Champagne, sauf justement pour les chardonnays de la Côte des Blancs. « En 1948, le vignoble champenois doit affronter des conditions climatiques difficiles ; la floraison est perturbée et la grêle prive même une partie de l’appellation de sa récolte. Entre deux millésimes encensés – 1947 et 1949 –, l’année 1948 sauve sa réputation grâce au terroir de la Côte des Blancs où les chardonnays font merveille. Récoltés à partir du 20 septembre, les raisins du Mesnil-sur-Oger sont sains et prometteurs. Le vin ne trahit pas ses origines : l’équilibre entre la richesse en sucres et le niveau d’acidité se montre remarquable, gage d’un potentiel d’évolution exceptionnel. »
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