Jeudi 26 Décembre 2024
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04.03.2024
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Le Salon de l’agriculture s’est terminé hier, dimanche 3 mars, après un démarrage houleux et dans un contexte agricole tendu. Si la filière viticole est moins explosive, elle doit toujours faire face à des enjeux à la fois de fond et contextuels, constants depuis 2019. Le syndicat des Vignerons indépendants, fondé en 1976 dans le Languedoc et regroupant aujourd’hui 7 000 adhérents répartis dans 32 fédérations départementales et 10 régionales, était présent au salon pour maintenir le dialogue et la recherche de solutions sur ces enjeux, ainsi que la rencontre avec le grand public.
Quel est votre bilan de cette 60ème édition du salon de l’agriculture et de votre présence ?
Forcément, la situation agricole générale était particulière cette année (bien que pas nouvelle), et si on pensait que cela s’était pacifié avant le salon, le « jeudi noir » qui l’a précédé a remis de l’huile sur le feu. Le samedi de l’ouverture, nous n’avons pas rencontré le président Macron, mais il nous a donné rendez-vous dans trois semaines à l’Élysée pour refaire le point et dégager des solutions à nos enjeux, que l’on a pu évoquer tout au long des dix jours de salon.
Et avec le grand public ?
Le contact avec le grand public est fondamental. Être vigneron, ce n’est pas être un producteur de matière première, c’est être un artisan, avec un produit unique, identifiable, personnalisé, créé par l’homme ou la femme selon sa personnalité. Et c’est aussi un produit qui parle au consommateur. Aujourd’hui, la consommation est une consommation de plaisir : moins, mais mieux. Et si la grande distribution a longtemps été le premier canal d’achat, ce n’est plus vrai aujourd’hui. C’est pour ça qu’on était sur le salon. Quel que soit l’âge du consommateur, cela nous tient à cœur de faire découvrir notre travail. Le salon de l’agriculture est une vitrine populaire, ce lien humain est incontournable pour valoriser nos vins et faire valoir notre marque et nos savoir-faire, qui représentent 59 % de la production française.
Quels sont les principaux messages que vous avez portés pendant ce salon ?
Notre feuille de route est la même depuis 18 mois et se répartit sur trois axes principaux.
D’abord, la résilience économique de la filière : depuis 2019, entre la taxe Trump, la pandémie, les aléas climatiques, l’inflation, l’impact de la guerre en Ukraine, les crises ont mis à mal la trésorerie de beaucoup de domaines. Sur ce plan, nous avons besoin de réponses rapides et effectives. Par exemple, concernant le prêt garanti par l’État (PGE), Bercy et Matignon nous suivaient sur la transformation du PGE en prêt bonifié pour faciliter les remboursements. Mais les banques traînaient un peu : ça a été l’occasion de remettre le sujet sur la table et de trouver enfin un accord.
Le deuxième axe est celui de la conquête des marchés et du développement de notre compétitivité.
Quant au troisième axe, il s’agit bien sûr du changement climatique et de l’adaptation à ce dernier. Le ministre a annoncé la mise en place d’un fonds d’urgence en février dernier, et nous avons rencontré les ministres pour convenir que le fonds serait réparti sur tous les vignerons pour les régions atteintes du mildiou.
Au-delà de cette avancée, le message que je porte plus largement et auprès de tous nos élus est que l’année exceptionnelle est devenue l’année sans aléa climatique. Le changement climatique affecte profondément la pratique de notre métier, et cela concerne tout le territoire.
C’est aujourd’hui acté avec le grand plan de planification écologique, mais même si je suis plutôt confiant, j’attends de voir les résultats.
Comme disait mon père, c’est au pied du mur qu’on voit le maçon, donc j’attends de voir leurs actions dans le mois qui vient, notamment concernant le prêt bonifié et la finalisation du fonds d’urgence. Pour l’urgence climatique, un engagement formel doit être pris dans les deux mois qui arrivent.
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