Accueil Taxes américaines : la filière vins et spiritueux désespère d’obtenir une « réparation » de son préjudice

Taxes américaines : la filière vins et spiritueux désespère d’obtenir une “réparation” de son préjudice

Auteur

AFP

Date

14.01.2021

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La filière française des vins et spiritueux a fait part de sa “déception” à l’issue d’une réunion mercredi à Bercy, faute d’avoir obtenu une “réponse concrète” à ses demandes de compensation des ventes perdues à cause des taxes américaines.

Depuis le 12 janvier, l’administration américaine taxe à hauteur de 25% les vins et cognacs français, dans le cadre de son différend avec l’UE sur les aides publiques à Airbus et Boeing. Le champagne est épargné. Une première salve de taxes, annoncée à l’automne 2019, visait aussi les vins français, mais dans une moindre mesure.

Après un manque à gagner de 400 millions d’euros en 2020, la filière estime que sa perte de chiffre d’affaires pourrait dépasser le milliard d’euros en 2021 et ne cesse de réclamer à l’État de “réparer le préjudice” découlant d’un conflit dont elle estime être un “dommage collatéral”.

Lors d’une réunion le 7 janvier, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’était dit, selon Bercy, “favorable et ouvert à des compensations et à des mesures d’aides”. Une nouvelle réunion, organisée mercredi en présence des ministres Bruno Le Maire, Julien Denormandie (Agriculture), Franck Riester (Commerce), “n’a même pas accouché d’une souris”, a déclaré à l’AFP César Giron, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).

“Je suis aussi consterné, c’est une grande déception parce qu’il n’y a aucune mesure concrète”, a poursuivi Jérôme Despey, président du conseil spécialisé Vin de FranceAgriMer. “On nous dit qu’il y a des prêts, que le secteur viticole pourra en bénéficier” ou encore que les subventions du stockage privé des excédents liés à la pandémie de Covid-19 pourront être relevées de 10 millions d’euros, portant l’enveloppe à 50 millions d’euros, a-t-il détaillé.

Mais pour eux, les mesures prises par l’État pour soutenir les entreprises face à la crise sanitaire ne sont “pas pertinentes” pour atténuer l’impact des taxes américaines.

Le gouvernement souhaiterait aussi que l’Union européenne mette la main au portefeuille. Bercy jugeait la semaine dernière “inacceptable” que Bruxelles ne prévoie rien pour les secteurs touchés par ricochet dans ce bras de fer commercial.

Lors de ses vœux à la presse mardi, Julien Denormandie avait indiqué que l’exécutif devait finaliser “dans les tout prochains jours” des mesures d'”aides additionnelles” pour la filière.