Vendredi 27 Décembre 2024
Le label Terra Vitis a présenté ses évolutions pour 2025. ©F. Hermine
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26.11.2024
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La démarche de certification fait encore évoluer, à partir de 2025, son ambitieux cahier des charges vers une viticulture plus durable et responsable.
La certification Terra Vitis fait régulièrement avancer ses pratiques. À commencer par la gouvernance devenue duale au printemps dernier. Jérôme Choblet, président de Terra Vitis Loire, et Bruno Dura, président de Terra Vitis Rhône Méditerranée, ont remplacé la jurassienne Colette Vandelle à la présidence de la Fédération nationale. « L’association a beaucoup grandi et une telle fonction nécessite beaucoup de temps, estime Bruno Dura. Il fallait une complémentarité d’expertises pour suivre des problématiques différentes. » Le premier qui vient du nord est en cave particulière dans le Muscadet et spécialiste de l’export ; le second est issu du monde coopératif du sud (Les Vignerons Narbonnais).
Outre le fait que l’association de vignerons, née il y a plus d’un quart de siècle, puisse s’enorgueillir d’une certification liée à un cahier des charges des plus exigeants contrôlés tous les ans, celui-ci est également évolutif. L’étude sur le poids des bouteilles, qui peuvent représenter jusqu’à 65 % de l’impact carbone, a conduit à accélérer le travail sur le cycle de vie, en particulier avec l’envolée du prix du verre depuis le début de la guerre en Ukraine.
En 2025, l’éco-conception pour alléger les contenants sera intégrée au cahier des charges pour faire suite à l’accord avec le consortium Sustainable Wine Roundtable (SWR). « Nous avons baissé le poids de nos bouteilles de 600 à 375 g, adopté des bouchons éco-conçus à partir de canne à sucre et augmenté la part des canettes, souligne Jérôme Cholet. Comme nous vendons à 90 % à l’export, cela fait considérablement baisser le coût du transport et nous pensons arriver à une neutralité carbone en 2026. »
Également, au chapitre Réduire-Revaloriser-Recycler, les domaines devront mettre en œuvre au moins une action concrète pour réduire leurs déchets et leur empreinte carbone. Les nouveaux bâtiments devront être éco-conçus et intégrer des matériaux durables. « Il s’agit de diminuer encore l’empreinte carbone en incitant à une réflexion plus en amont pour favoriser la construction de bâtiments résilients, mieux isolés grâce à des matériaux durables, équipés de panneaux solaires, favorisant l’ergonomie pour améliorer les conditions de travail », détaille la directrice du label Anne-Laure Ferroir.
Côté RSE, Terra Vitis a envoyé à ses 2 000 adhérents (6 % du vignoble français) un questionnaire adapté aux PME pour obtenir une photographie d’étape afin d’avancer dans l’inventaire des bonnes pratiques et proposer des formations pertinentes. « Nous avons par ailleurs constaté que l’âge moyen des vignerons était de 51,5 ans et que la transmission se faisait de moins en moins dans le cercle familial, d’où l’obligation de penser à la retraite à partir de 55 ans. Pour cela, nous facilitons les échanges avec la Safer et d’autres vignerons qui ont préparé pendant 3-4 ans la transmission d’une exploitation viable. Et nous allons mettre en place un diagnostic de transmission avec les MSA à partir de 55 ans. »
Par ailleurs, Terra Vitis vient de rajouter un volet Œnotourisme durable à son cahier des charges, « une activité qui permet une diversification participant à la viabilité du vignoble, estime Bruno Dura. Nous demandons à nos adhérents de privilégier les mobilités douces comme les balades à pied ou à vélo, de préférence pas en 4×4, la restauration durable avec des produits locaux de saison, de favoriser la diffusion des informations avec des activités variées comme les ateliers d’assemblage, les escape game, de mettre en valeur le bâti par des visites patrimoniales… » Des consignes ont été données pour une consommation responsable : pas plus de 5-6 verres de 4-5 cl accompagnés de morceaux de pain, et à disposition, un crachoir, de l’eau fraîche ou des jus de fruits pour ceux qui ne boivent pas, un éthylotest avant de repartir.
Outre la double gouvernance, Terra Vitis ouvre en 2025 un comité de partenaires aux instituts techniques, aux acheteurs de grandes surfaces, cavistes, fournisseurs… pour réunir sous une même bannière les acteurs de la filière et faciliter les échanges de bonnes pratiques. À cette occasion, Carrefour a décidé de choisir la démarche pour les sélections de la filière Vins et en 2026 pour ses marques distributeurs. La certification a gagné en deux ans 9 points pour atteindre 39 % de notoriété assistée et de nouveaux adhérents, en particulier en Loire et en Provence.
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