Dimanche 22 Décembre 2024
Coureurs du Tour de France 2023 ©I. Bachelard
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29.06.2024
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Du 29 juin au 21 juillet, un Tour de France original se prépare avec une amorce de plusieurs jours en Italie et une fin qui ne sera pas à Paris et ses Champs Elysées, trop pris par les festivités des Jeux Olympiques et Para Olympiques. Le Tour de France Femmes se glissera entre les deux séquences olympiques du 12 au 18 août. Il y aura quelques jolies vues de vignobles à ne pas manquer
Pour la première fois de son histoire, l’arrivée de la 111è édition du Tour de France oubliera Paris et ses Champs Elysées en raison des Jeux Olympiques. La grande boucle qui se terminera à Nice prendra son envol depuis l’Italie, à Florence, au milieu des chefs-d’œuvre de la Renaissance et aux portes des grands vignobles de Toscane. Ce sera la 25e ville européenne à accueillir un Grand Départ depuis l’étranger.
Un coup d’envoi à l’italienne, cela ne s’est jamais vu sur le Tour de France. Les coureurs attendus à Florence peuvent déjà en deviner la tonalité à l’examen de la première étape, la route jusqu’à Rimini leur donnant l’occasion de saluer la mémoire de Gino Bartali (1914-2000), le coureur florentin considéré comme un des meilleurs grimpeurs de tous les temps. Le samedi 29 juin, il faudra avoir l’œil pendant les 30 premiers kilomètres qui se dérouleront en fait à partir de Bagno à Ripoli, aux portes de Florence. On traversera les vignes de Chianti Rufina, la plus petite zone de l’appellation Chianti, qui ne couvre même pas 12 000 ha mais peut grimper jusqu’à 750 m d’altitude. Ce sera en quelque sorte la montagne avant la montagne, avec un dénivelé positif cumulé de 3 600 m. Comme partout en Toscane, le vin rouge est roi, avec son cépage caractéristique, sa majesté sangiovese. Il donne des vins séduisants, avec un certain fruité, mais qui se caractérisent surtout par leur équilibre original entre fraîcheur et puissance. Ceux de la Tenuta di Nipozzano du domaine Frescobaldi ont largement contribué à la renommée de Chianti Rufina, en particulier sa cuvée Montesodi.
Après Rimini, les coureurs quitteront la plage adriatique pour relier Bologne via Cesenatico. Mais c’est la 3e étape de 239 km, entre Plaisance (Piacenza, en Emilie-Romagne) et Turin, qui intéressera le plus l’amateur de vin. Le Piémont est la patrie de la famille de Savoie, dont Victor-Emmanuel II qui fut le premier roi d’Italie et de l’écrivain Umberto Eco. C’est aussi le pays des grands vins de garde, dont on dit souvent qu’ils doivent « se mériter » tant leur jeunesse est souvent austère. Plusieurs années de vieillissement sont nécessaires pour apprécier leur complexité et leur race. La deuxième partie de la course donnera à voir leurs vignes autour des villes d’Asti, Alessandria et Alba – le pays de la truffe blanche. Le Piémont compte15 000 domaines et plus de 40 000 hectares de vignes. Des étiquettes à rechercher comme Barbera d’Asti, Barbera d’Alba, Dolcetto d’Alba, Barbaresco et le roi Barolo, affiné 38 mois au minimum, dont 18 sous bois.
Au kilomètre 68, on aura salué la mémoire d’un grand cycliste en traversant la ville de Tortone. Le coureur Fausto Coppi a fait entrer le cyclisme dans la modernité, en repoussant les limites de son sport par une attention minutieuse à la diététique, à l’entraînement et aux soins. S’il a multiplié les succès sur le Giro italienn, le Tour de Lombardie et la fameuse course Milan-San Remo, il n’a gagné le Tour « que » deux fois en 1949 et 1952.
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