Jeudi 26 Décembre 2024
©F.Hermine
Auteur
Date
18.01.2024
Partager
Le Centre du Rosé pose de nouvelles bases à l’occasion de son changement de président. Jean-Jacques Bréban, qui succède à Bernard Angelras après cinq ans de mandat, a de grandes ambitions pour le centre de recherches, à commencer par celles de la clarté et de la communication.
Jean-Jacques Bréban, président directeur général de la société de négoce éponyme basée à Brignoles et président à trois reprises de l’interprofession des vins de Provence depuis 2006, a profité de son arrivée à la présidence du Centre du Rosé pour revoir la gouvernance et lui donner les moyens de ses ambitions. Il s’agit d’abord d’impliquer davantage les membres fondateurs tels que l’interprofession, les syndicats d’appellations, les ODG et la Chambre d’Agriculture du Var. Celle-ci vient d’élire un nouveau président, Sylvain Audemard, vigneron à Besse-sur-Issole près de Brignoles. « La disparition en décembre dernier de Fabienne Joly a été un tsunami pour la filière - elle a été très impliquée dans le Centre du Rosé pour en avoir été la présidente jusqu’en 2019, déclare Jean-Jacques Bréban. Notre chance est que le nouveau président soit aussi un vigneron qui aura à cœur de défendre les intérêts de la filière. Ma nomination est également l’occasion de rebattre les cartes pour le Centre du Rosé afin que les membres fondateurs soient plus plus actifs, à la fois financièrement et physiquement car on peut pas vivre uniquement de subventions ».
Études innovantes et ouverture à l’extérieur
Le Centre va s’appuyer désormais sur plusieurs collèges : la Chambre d’Agriculture, une commission plus technique avec œnologues, ingénieurs agro, et les compétences de l’IFV (Institut Français de la Vigne et du Vin), une commission institutionnelles avec le CIVP, les ODG et les syndicats des AOP et de l’IGP Var, un nouveau collège composé des différentes familles de la filière : négociants, coopératives, vignerons indépendants, et bientôt, un collège d’associés utilisateurs accessible aux entreprises de matériel viticole, matières sèches, levures, startups, et autres régions viticoles, françaises ou étrangères … « Il faut relancer des études scientifiques innovantes avec une R&D impliquant tous les acteurs et en phase avec le terrain. Nous avons besoin de prospectives pour anticiper les tendances et faire face à la baisse de consommation des vins, y compris des rosés, pour travailler sur différents profils et pas seulement sur les rosés d’apéritif, mais aussi avoir une communication plus active en collaboration avec l’interprofession qui a des moyens pour cela, ne serait-ce que pour expliquer à quoi est employé l’argent, et redonner au Centre un rayonnement international : qu’il ne reste pas varo-varois mais qu’il soit ouvert aux commandes extérieures, même si la Provence restera bien sûr prioritaire, et qu’il diffuse largement ses études ».
Des forces vives et un nouveau Centre
Le directeur du centre Gilles Masson, à la tête d’une équipe de 9 personnes, se dit « ravi par cette nouvelle énergie et ce regain d’ambition avec des méthode de travail plus rapprochées et cadencées, des objectifs définis à court et moyen terme et surtout une plus grande clarté de fonctionnement. On sent déjà un noyau de forces vives autour du président qui connaît bien les marchés. On recentre à la fois la gouvernance autour de la Provence mais on ne travaille pas en vase clos, on se donne les moyens d’une ouverture à des conditions précises à de nouveaux adhérents. Tout cela devrait permettre un suivi des dossiers en profondeur, en particulier pour continuer à séduire les consommateurs ».
Autre grand dossier dont hérite Jean-Jacques Bréban : le projet de nouveau Centre du Rosé qui s’étire en longueur depuis les premières discussions lancées en 2010. « Nous en avons besoin, ce n’est pas juste un nouveau bâtiment pour nous faire plaisir » insiste le président. Après plusieurs changements de localisation (deux terrains avaient déjà été achetés avant le dernier à la sortie de Vidauban), il semblerait que le dossier soit en bonne voie. « Nous avons déjà quelques esquisses de l’architecte. L’objectif 2024 est le dépôt de permis mais il reste encore quelques arbitrages à caler avec le nouveau préfet [Philippe Mahé] qui vient d’arriver ». Gageons que les nouvelles ambitions du Centre du Rosé trouveront cette année écrin à leur pied de vigne.
Articles liés