Dimanche 22 Décembre 2024
©L. Mabille
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Date
12.06.2023
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Cette année, le Conservatoire du Vignoble Charentais célèbre ses 25 ans. Sébastien Julliard, directeur de l’institution, nous explique le rôle de ce conservatoire et le programme de la journée anniversaire du 20 juin.
Comment a été pensé ce conservatoire il y a 25 ans maintenant ?
A l'origine, Jean Louis Rouquayrol, ancien directeur de l'Institut de Richemont, qui a eu l'idée originale de créer le Conservatoire, était parti de trois constats. Le passé viticole des Charentes était très important et avant la crise phylloxérique la surface viticole représentait près de 280 000 hectares (contre un peu plus de 80 000 ha actuellement), et une grosse partie du vignoble était concentré sur les îles charentaises (Ré et Oléron principalement) et l’Aunis (secteur de La Rochelle). À ce jour, bon nombre de ces surfaces ont disparu, mais il restait des variétés ensauvagées au fil du temps qu’il fallait sauvegarder. Aussi, dans les Charentes, les musées existants étaient principalement axés sur le produit cognac, mais il y avait peu de choses sur la plante en tant que telle. Enfin, au niveau de la formation, il fallait un site dédié aux cépages. Ce sont ces trois constats qui ont mené à la création du Conservatoire du Vignoble Charentais, le 4 mai 1998, sous forme d’Association Loi 1901. Nous avons encore ce statut. Parmi les premières actions marquantes du conservatoire, nous pouvons notamment citer la mise en place de la collection ampélographique (qui regroupe maintenant plus de 200 accessions) et les prospections de variétés anciennes, initialement prévues pour 3 ans… et qui durent encore en 2023.
Son rôle a-t-il évolué au fil des années ?
Assez rapidement l’activité du Conservatoire s’est tournée vers la valorisation et l’expérimentation du matériel végétal, et ce pour les trois filières charentaises : vins charentais, pineau des Charentes et bien sûr cognac. On peut notamment citer plusieurs éléments marquants de l’évolution du Conservatoire. En 2008 la création de l’Ampélopole, notre bâtiment technique et scientifique. En 2014, le début d’un programme avec la filière Cognac autour de la réduction des intrants et de l’adaptation au changement climatique. L’année suivante les premières hybridations, réalisées pour le compte de l’INRA. En 2016 les premières hybridations dans le cadre du programme Martell (création de variétés à résistance polygénique contre mildiou et oïdium et adaptées au changement climatique). Deux ans plus tard, la création d’un centre de Traitement à l’eau chaude des plants de vigne, en partenariat avec le syndicat des pépiniéristes de la région de Cognac, afin de lutter contre la Flavescence dorée. Toujours en 2018, la plantation des premières parcelles d’expérimentation de porte-greffes potentiellement adaptés au changement climatique, en partenariat avec la maison Hennessy. L’année dernière, le lancement d’un programme avec la maison Rémy Martin pour la création de variétés avec une résistance au black rot. Également le lancement d’un atelier pilote de distillation permettant de distiller des faibles volumes de vins (3 litres) dans des conditions très proches des alambics grands modèles. En parallèle à ce développement, le Conservatoire du Vignoble Charentais s’est tissé un réseau de partenaires important, au niveau local bien sûr, mais également de manière très forte au niveau nationale, avec des partenariats étroits avec l’INRAE Bordeaux et de Montpellier, l’IFV, Montpellier SupAgro, Bordeaux Sciences Agro… Le tout fédéré dans le cadre du réseau national des partenaires de la sélection vigne France (CTNSP) regroupant les principaux acteurs de la sélection Française (40 organismes) autour de l’INRAE et de l’IFV.
Enfin, le 20 juin, vous inaugurez une serre, pouvez-vous nous en dire davantage ainsi que sur le programme de cette journée ?
Cette journée se déroule en deux temps. D’une part, il s’agit de fêter notre 25ème anniversaire, nous aurons donc des interventions de collègues scientifiques qui viendront aborder des sujets traités dans les Charentes par le Conservatoire. Loïc Le Cunff (UMT Genovigne Montpellier) interviendra sur les variétés résistantes en France, intérêt de la génétique dans la création et la sélection. Olivier Yobregat (IFV) sur l’ntérêt de la diversité variétale et intravariétale de la vigne vis-à-vis du changement climatique. Elisa Marguerit (INRAE BX et BSA) sur les porte-greffes, une piste d’adaptation au changement climatique. Suite à cela nous inaugurerons notre serre Insect Proof, destinée à conserver nos meilleures variétés à l’abri de contaminations par des maladies émergentes (exemple : Xylella fastidiosa). C’est une serre qui nous permettra de conserver une centaine de variétés. La maille du filet insect proof de cette serre est de l’ordre de 300 microns. Cette inauguration se fera en présence de Jean Pierre Raynaud, vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine en charge de l’Agriculture. Cette serre, d’un montant de 150 000 €, a reçu le cofinancement de la région Nouvelle-Aquitaine, des fonds européens LEADER ete la Fondation Jean Poupelain. Au-delà de tous ces éléments, l’idée de cette journée est avant de réunir nos partenaires autour d’un thème qui nous passionne… le matériel végétal.
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