Jeudi 21 Novembre 2024
(crédit photo Dumoulin - CIVA)
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26.07.2019
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Après un millésime 2018 généreux, le potentiel de récolte du vignoble alsacien sera en net recul en 2019. Dans la région, la fluctuation des productions est problématique depuis une dizaine d’années.
Moins d’un million d’hectolitres : les prévisions de récoltes 2019 réalisées à partir de prélèvements faits les 8 et 9 juillet derniers dans 200 parcelles du vignoble alsacien ne s’annoncent pas fameuses.
Deux facteurs expliquent ces pronostics peu encourageants. En premier lieu, une fertilité plus faible de l’ensemble des cépages qui s’est caractérisée par un nombre de grappes par pied limité. Côté climat, si le niveau de pluviométrie était assez généreux en début de saison, la sécheresse s’est installée dès le mois de juin pour se poursuivre en juillet. Particulièrement violents, certains épisodes caniculaires ont entraîné un stress hydrique important, surtout pour les parcelles situées en plaine.
Des vendanges en septembre
Malgré cette météo une fois encore exceptionnelle, les conditions sanitaires du vignoble restent bonnes. Toutefois, le risque d’oïdium est bien présent et demande à être surveillé dans les prochaines semaines.
Contrairement aux vendanges de 2018 qui avaient été les plus précoces de tous les temps, celles de 2019 devraient débuter à une date normale pour la région. Pour l’heure, le Centre interprofessionnel des vins d’Alsace (CIVA) table sur une récolte du crémant début septembre et mi septembre pour les vins tranquilles. Ces dates seront affinées pendant l’été par l’Association des viticulteurs d’Alsace (AVA).
Miser sur la qualité, s’adapter aux quantités
« Le vignoble alsacien est confronté à une fluctuation de sa production de plus en plus récurrente depuis dix ans, estime Gilles Neusch, directeur du CIVA. Ce flottement des volumes est très compliqué à gérer sur les marchés qui attendent un approvisionnement quantitatif et qualitatif le plus régulier possible. » Résultat : certains marchés se détournent des vins d’Alsace par crainte que certains millésimes soient indisponibles d’une année à l’autre.
Une raison supplémentaire pour les viticulteurs de « préserver la qualité et le particularisme des vins d’Alsace qui font sa vraie valeur ajoutée », souligne Gilles Neusch. S’ouvrir à de nouveaux marchés et mieux maîtriser les effets négatifs des fluctuations de récolte en ajustant les gestions des volumes mis en marché sont d’autres pistes de réflexion.
Le site du CIVA
www.vinsalsace.com/fr/
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