Jeudi 26 Décembre 2024
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18.03.2023
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Au domaine de Fondrèche à Mazan, Sébastien Vincenti est toujours en recherche. Recherche d’expressions de son terroir et des cépages, recherche de finesse et d’équilibre des vins. Pourtant, sans le chercher, il a trouvé un nouveau vignoble pour poursuivre ses rêves, au pied du Ventoux.
Il faut s’engager en 4x4 sur une piste forestière. Arrivé au sommet, les parcelles se dessinent en longues langues de terre qui dominent la plaine. Certaines ont été arrachées, d’autres replantées. Ici, vont naître les nouvelles cuvées de Sébastien Vincenti. « Il y a deux ans, on m’a proposé un vignoble oublié, inexploité depuis 2014. Il est situé sur un plateau exposé au soleil couchant à 400 mètres, avec un profil de sols spécifiques de sable, limoneux, et de calcaires sur les hauteurs. Un clos en terrasses de 30 hectares, dont huit de vignes, entouré de murs ou de haies vives. Nous allons tout replanter en rouge et blanc, des grenaches, des cinsault, des syrahs. L’objectif est la recherche de finesse », explique le vigneron.
Cette belle opportunité ne bouleverse pas les desseins de Sébastien Vincenti. L’idée n’est pas d’agrandir la production de Fondrèche, qui a son propre terroir, ni de changer de paradigme. A Fondrèche toutes les solutions écologiques sont privilégiées. « Nous partons sur des rotations plus longues, pour nous laisser du temps, pour produire mieux mais pas plus ». Le vigneron veut alléger ses vins sans perdre en densité, poursuivre les différents types d’élevage, foudre, cuve béton, jarre, Galiléo, œuf, pour gagner en finesse, tout en apportant de la complexité. Les vins sont élevés un an, mis en bouteille et stockés au repos encore une année avant leur commercialisation.
Adepte des vinifications sans soufre ajouté depuis 14 ans, le vigneron propose une gamme d’AOP Ventoux sans fausses notes. Persia blanc 2022 (12,30€), aux effluves de pamplemousse et fleurs blanches, incisif, salin et gourmand. Persia rouge 2020, composé de mûre, violette, réglissé, aux jolis tanins, prêt à boire. Il était une fois, rouge 2021, complexe, fluide, élégant, tendu. Et le petit dernier, Sinso (15€), un VDF 100 % cinsault, floral, juteux, léger, à la finale poivrée, qui colle à l’air du temps.
Il faudra donc patienter jusqu’en 2026 pour découvrir les vins du clos. A la montre de Sébastien c’est demain.
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