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Verticale : Château Léoville Poyferré

Bouteille Château Léoville Poyferré

Léoville Poyferré, l'un des joyaux du Médoc et de Saint-Julien.

Auteur

La
rédaction

Date

26.01.2025

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Dans la prestigieuse famille des crus classés de Saint-Julien, Léoville Poyferré assume résolument son style, cultivant une sensualité qui contraste avec le profil traditionnellement classique des vins de l’appellation. Cette propriété de 60 hectares est entre les mains de la famille Cuvelier depuis un siècle. En 2018, c’est Sara Lecompte-Cuvelier qui en a repris les rênes, poursuivant la belle histoire de ce cru à part.

2020

Présenté dans une bouteille à l’habillage spécialement conçu pour célébrer les 100 ans de la famille Cuvelier à la tête de la propriété, ce millésime 2020 se signale d’abord par un cassis opulent teinté de cachou, et un boisé très élégamment intégré. Densité, fraîcheur, texture soyeuse sont les marqueurs de ce vin au grand potentiel de garde. C’est tout le « back-office » tannique et acide qui fait carburer l’ensemble et lui donne une remarquable verticalité, ponctuée par une finale au grain légèrement crayeux, aux amers nobles et au caractère salivant.
97/100
143 €

2019

Il y a un certain contraste dans ce vin, entre son nez charmeur, d’abord opulent, marqué par une explosivité aromatique où se discernent la violette, des notes pâtissières puis le menthol, et sa bouche construite sur une trame sérieuse, élancée, presque un tantinet austère à ce stade. Les tanins se montrent un peu pressants et demanderont un temps de garde pour s’assouplir, mais le potentiel est là : la silhouette alerte de ce vin, sa fraîcheur et le profil ciselé de sa structure nous amènent à penser qu’il évoluera avec grâce.
96/100
140 €

2017

De la finesse, et une évocation presque printanière dans le premier nez de ce millésime 2017 qui convoque le panier de fruits frais (cassis, cerise, groseille, mûre) et de nombreuses notes florales. On lui trouve à la fois un côté crémeux, pommadé, et une part espiègle, délicate dans l’étoffe, avec une légère touche végétale qui se distingue, sur le noyau, la branche de rhubarbe et la feuille de tomate. On est au cœur de l’élégance de Saint-Julien, la griotte à l’eau-de-vie et les épices encanaillent la finale, avec le piment et le poivre fin.
94/100

90 €

2016

On trouve un premier nez très concentré, marqué par un boisé encore prégnant ; à l’aération, ce dernier s’estompe rapidement, laissant place à une belle nappe de fruit, propulsée par une réelle vitalité. La bouche est droite, élancée, c’est un vin tonique sur ses appuis. Pas de débordement dans la chair, l’ensemble est séveux, gainé, porté par une ossature tannique de belle définition, et surtout une arête acide qui allonge le vin. On a de la race, du fond et du jus, sans une trop grande opulence, mais avec ce qu’il faut de sève, de vivacité et d’allant. C’est bien ciselé, et taillé pour une longue garde.
95/100
150 €

2010

Millésime charnière qui a vu l’évolution de la cuverie de la propriété, pour aller vers davantage de précision, 2010 est fidèle à sa réputation : il y a du monde ! Concentré, dense, capiteux, marqué par de toutes premières notes d’évolution, il combine le fruit confit, le tabac, la fleur de sureau, les essences de garrigue, l’absolu de rose, le musc, le cèdre, et de très légères notes chocolatées d’une belle extraction. La bouche est vigoureuse, intense en matière, en masse tannique, en aromatique. La structure tient le vin et n’est pas encore au bout de ses promesses : ce vin est encore au tout début de son existence. Quel pur-sang !
94/100
160 €

2005

Nez de prime abord assez compact, il met du temps à se livrer. On devine une indéniable concentration, et une touche giboyeuse, un peu musquée, qui laisse entrevoir un début d’évolution vers le tertiaire. On lui laisse du temps pour se déployer. Bouche très ciselée, bonne droiture de la matière, ce 2005 arbore une forme élégante et étirée, un jus sapide, saillant, tenu par des tanins évanescents. Beaucoup de race dans ce vin sérieux, qui n’a aucun angle mais une architecture fermement dessinée. On apprécie son côté à la fois austère et charmeur, désaltérant, et on a envie de l’amener à table. 
93/100
190 €

2003

Millésime très chaud, 2003 s’exprime ici sur la puissance et la générosité, avec un profil presque animal. On devine une datte bien mûre et une touche de pruneau au sirop, d’encre de Chine, un cassis confit et beaucoup de camphre. La bouche est étonnante de distinction compte tenu du profil du millésime, la dominante de cabernet ayant permis de contenir l’effet ultra-solaire. Belle construction autour de tanins légèrement grillés, qui donnent un côté poivré et subtilement toasté à un fruit noir mûr à point, sans excès. On discerne une légère âpreté en finale.
92/100
140 €

2000

Le cuir, la boîte à tabac, la cire et l’encens se mêlent à la confiture de vieux garçon, la figue séchée, le cèdre et la liqueur de café : voilà un vin qui a pris le temps d’évoluer avec élégance. Bouche construite sur une architecture saillante. La finesse de la matière, signée par une aromatique généreuse (fruit rouge en coulis, touche confite) et une chair bien enrobée, est tenue par une certaine rectitude de tanins au profil presque granuleux. On salue la jolie fraîcheur d’ensemble, la belle arête acide qui tient le vin et l’élance, jusqu’à la finale salivante, conclue par de fins amers cacaotés.
93/100
200 €

Cette verticale réalisée par Sylvie Tonnaire, directrice de la rédaction de « Terre de Vins » et Mathieu Doumenge, corédacteur en chef de « Terre de Vins » est issue du magazine numéro 90 paru en novembre 2023.