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Vins de Bordeaux : un « moment difficile » mais de l’optimisme

Auteur

AFP

Date

04.05.2021

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L’interprofession des vins de Bordeaux, réunie lundi en assemblée générale, a attesté un « moment encore difficile » pour la filière, entre contexte pandémique et gel d’avril, mais décelé une « demande qui va s’accélérer » et « de beaux millésimes pour y répondre ».

« Nous sommes encore dans un moment difficile, mais accueillons ce qui approche à grands pas positivement », a déclaré le président du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) Bernard Farges, lors de l’AG à Bordeaux. « La perspective d’ouverture des restaurants et plus largement, la sortie de la pandémie seront un booster pour nos ventes. La demande va s’accélérer car la consommation va reprendre (…), et nous avons de beaux vins à proposer pour répondre à cette demande », a-t-il ajouté.

Les contrats d’achats (entre viticulteurs et négociants) pour la période août 2020-avril 2021 sont ainsi supérieurs de 29% à ce qu’ils étaient pour la même période 2019-2020, a précisé le CIVB. « A l’export, la suspension des taxes américaines a radicalement changé la donne pour nos ventes » et en Chine, premier marché des Bordeaux à l’export, « nos chiffres récents et les perspectives sont très encourageants », a énuméré M. Farges. Les contrats d’achat avec la Chine ont ainsi connu un bond de +41% sur décembre-janvier-février, par rapport à la même période l’an dernier, en lien avec le redémarrage de la demande chinoise post-pandémie, selon le CIVB.

D’après les comptes présentés en AG, les sorties à la propriété (première mise sur marché) à fin décembre 2020 étaient de 3,9 millions d’hectolitres, soit -2% par rapport à l’an dernier. M. Farges a souligné le besoin pour les vins de Bordeaux de mieux « réguler nos mises en marché ». On ne peut se satisfaire, a-t-il expliqué, « de passer d’une situation où notre stock agissait comme un boulet, écrasant nos prix de vente jusqu’au 6 avril avant le gel, à une situation 10 jours plus tard où ce stock devient une opportunité, parce que nos vins à la vente sont bons et que nous pourrons alimenter les marchés ». Il a donc appelé à un meilleur « partage du risque entre nos deux familles » – production et négoce – par exemple via davantage « de contrats pluriannuels ou de contrats suivis ».

S’agissant du gel 2021, il a évoqué des dégâts « très lourds par endroits », mais refusé de donner une estimation, avant les Déclarations de récolte du millésime 2021 (en fin ou tout début d’année).

Enfin le CIVB a acté le lancement d’une campagne de RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), déjà engagée avec une trentaine de viticulteurs, négociants, caves pilotes. La démarche, s’appuyant sur la norme internationale de référence ISO 26.000, vise à commercialiser, d’ici 2030, 30% des volumes du Bordelais avec un label RSE ad hoc, « Bordeaux cultivons demain ».