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[Wine Paris] Des offres vins de plus en plus larges et régionalisées

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

10.02.2020

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Présentés ce matin au salon Wine Paris, les résultats du dernier Wine Trade Monitor de Sopexa, bien qu’optimistes pour le marché du vin, incitent à repenser l’offre française pour intéresser davantage les millennials et répondre aux attentes de plus en plus régionalisée des marchés.

« Le monde du vin se porte plutôt bien malgré quelques préoccupations pour des raisons essentiellement géopolitiques (en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, à Hong-Kong) qui rendent le secteur plus nerveux, et malgré une montée en puissance de la tendance anti-alcoolisme sur de nombreux marchés », annonce d’emblée François Collache, directeur Vins & Spiritueux de Sopexa en présentant les résultats de la dernière étude Wine Trade Monitor. Il faut néanmoins constater que la France est de plus en plus talonnée voire détrônée par l’Italie dans les intentions d’achat, en particulier en Belgique, en Chine, à Hong Kong, aux États-Unis, au Canada. « Il est évident que les sanctions américaines de cet automne avantagent l’Italie – puisque l’enquête a été effectuée entre le 9 septembre et le 25 octobre, on le mesure bien dans les réponses, note François Collache. Quant au Brexit, il privilégie plutôt les vins d’Amérique latine, australiens, néo-zélandais, sud-africains et même anglais ». Néanmoins, l’optimisme se maintient chez les opérateurs, en particulier sur les marchés japonais, américain et allemand.

Une bonne image globale des vins français

Même si le trio de tête des référencements reste inchangé avec 89% de vins français, 75% italiens et 67% espagnols, les vins de la botte italienne sont perçus comme le segment qui devrait progresser le plus dans les 24 prochains mois, doublant pour la première fois la France (d’un point). Néanmoins, la France reste l’origine la mieux perçue et la plus performante avec une bonne image globale, une qualité constante, des volumes disponibles et une reconnaissance des vins bios. L’Italie et l’Australie sont en revanche associées à l’innovation et à une cible jeune.

Les vins bios et biodynamiques sont la catégorie perçue la plus en progression par 42% des opérateurs, loin devant les vins régionaux (les grandes appellations), les cépages, les vins naturels et les vins légers en alcool avec des disparités par marché (les vins de marque apparaissent dans le trio de tête seulement en Chine, les vins allégés sont plus attendus en Allemagne et en Grande-Bretagne, les vins naturels au Japon, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne).

Ciel bleu sur les blancs et les bios

Côté prisme des couleurs, les vins blancs suscitent un intérêt croissant, en particulier ceux de Loire et de Marlborough en Nouvelle Zélande, juste devant ceux du Languedoc et de Bourgogne. L’Alsace est plus attendue en Asie, le vinho verde sur-représenté aux Etats-Unis et au Japon comme les vins de Vénétie en Allemagne et ceux du Chili (Casablanca) en Grande-Bretagne. « L’avenir des blancs ligériens et néo-zélandais est prometteur principalement grâce à la clarté de leur offre, ces deux régions étant clairement spécialisées sur cette couleur » fait remarquer François Collache. En rouge, la France tire son épingle du jeu : ce sont les vins de Bordeaux, du Languedoc, de Bourgogne et du Rhône, les plus associés à la couleur, qui affichent les meilleurs potentiels ; en rosé, la Provence reste la référence ; en effervescents (une catégorie examinée pour la première fois par Sopexa), le prosecco italien caracole en tête suivi du cava espagnol et des crémants devant le Champagne.

Pas de révolution en matière de cépages : le cabernet sauvignon, le pinot noir, le chardonnay et le merlot remportent toujours les suffrages. Sopexa constate cependant une percée du chenin blanc qui pourrait grignoter des parts de marché au chardonnay dans les deux ans à venir tout comme le grenache, en progression sur les marchés anglo-saxons. « L’offre vins doit clairement être repensée dans une gamme qui tend à s’élargir et dans le cadre d’une tendance à la régionalisation des marchés, conclut François Collache. On ne bénéficie plus de l’effet French paradoxe et il faut trouver comment intéresser les millennials aux vins en présentant l’offre différemment, en réfléchissant davantage au marketing… pour faire perdurer le succès phénoménal qu’ont connu les vins depuis 20 ans »

*Réalisée en 2019 auprès d’environ 1 000 professionnels (grossiste, importateurs, distributeurs…, majoritairement des décideurs) de sept grands marchés : Allemagne, Belgique, Chine, États-Unis, Hong Kong, Japon, Royaume-Uni.