Jeudi 26 Décembre 2024
Photo: F. Hermine
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Date
15.02.2022
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Selon la dernière étude IWSR, les boissons alcoolisées tendent à confirmer qu'elles restent l'un des biens de consommation les plus résistants, notamment en temps de crise. Certaines tendances amorcées avant Covid se sont accélérées en 2020, notamment le commerce électronique, la premiumisation et la consommation à domicile qui a fortement augmenté pendant les confinements et qui semble perdurer après la réouverture des CHR.
Dans les spiritueux, toutes les catégories affichent de belles performances, en particulier la vodka haut de gamme, les spiritueux à base d'agave (téquila mescal), le gin surtout Premium, le rhum en cocktails, les malts, le cognac…
Les Ready-to-Drink (RTD) apparaissent comme la catégorie qui tire le mieux son épingle du jeu, d’abord aux Etats-Unis mais également en Asie du Sud-Est, au Japon, en Chine et en Europe où l’impact est moindre mais avec un fort potentiel de développement et de valorisation. La premiumisation générale, amorcée depuis déjà plusieurs années, pourrait être remise en cause par l’inflation, la hausse du coût des matières sèches, et la concurrence accrue par les RTD, même si les consommateurs continuent à se faire plaisir avec des bouteilles plus chères chez eux comme pendant les confinements. IWSR met par ailleurs en exergue la forte hausse du e-commerce qui prend des parts de marché chaque année et perdure au-delà de la pandémie surtout aux Etats-Unis où il était quasi inexistant, en Grande-Bretagne où il était déjà très développé avec les livraisons à domicile mises en place par la GD ou en France avec le click’ n collect.
« Au début des confinements, on a constaté une hausse de la consommation d’alcools à la maison puis une hausse progressive de la modération qui a profité aux low et no-alcools, en particulier dans les pays anglo-saxons avec de nombreux produits innovants et très marquetés, même si les consommateurs ne comprennent pas toujours les produits, commente le directeur des analyses d’IWSR Thorsten Hartmann. Ils sont adoptés non seulement par les abstinents permanents (religion) ou ponctuels (pendant la grossesse ou le dry January) mais également par des consommateurs habituels de spiritueux qui veulent tester pour boire moins d’alcool tout en gardant le même rituel et le même profil de goût. D’où une consommation mixte à 80-90% de hardseltzers et de spiritueux ». Paradoxalement, IWSR souligne qu'alors que l’OMS pendant la pandémie s’inquiétait de la hausse de la consommation d’alcool, celle-ci a plutôt baissé au global de 7 à 8% grâce à l’auto-regulation et au développement des no-alcools sur les spiritueux contrairement aux low-wines (entre 0,5 et 7% d’alcool) qui ont toujours mauvaise presse bien que 40% de consommateurs en aient déjà acheté au moins une fois et qu’ils suscitent la curiosité.
Tendance Développement Durable et e-commerce pour les vins
Côté Vins, la consommation a repris dans de nombreux pays, et il a même remplacé la bière pendant les confinements sur les marchés anglo-saxons ou aux Philippines. On voit apparaître un souci du « mieux pour la planète » notamment de la part des jeunes consommateurs mais également des investisseurs avec un intérêt accru pour les vins locaux au détriment des vins importés. Les jeunes consommateurs sont également de plus en plus sensibles à la communication sur le développement durable, aux soutien à des communautés associatives et artistiques. Mais les principaux intérêts pour le vin sont suscités par les médailles apposées sur les bouteilles, aides précieuses à la vente, devant l’historique du vignoble, les aspects bio, nature et écofriendly contrairement aux critères sans sulfites, neutralité en carbone, biodynamie et vegans se révélant moins motivants et même contre-productifs. L’attrait du bio est certes important mais limité dans la mesure où les marques principales les plus visibles et à plus fortes parts de marché ne le sont pas. Emergent aussi les canettes à surveiller de près tant la croissance est exponentielle sur certains marchés (Amérique du Nord) et ne pas en proposer pourrait rapidement devenir un handicap pour un metteur en marché. On constate également pour le vin un fort développement du e-commerce surtout aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne contrairement à l’Allemagne où la GD s’est peu engagée dans le click n’ collect et les livraisons à domicile sauf pendant le confinement, les consommateurs allemands restant très conservateurs. Partout ailleurs, la tendance perdure après la pandémie.
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