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Wine Paris : un salon en plein boom

Auteur

Yves
Tesson

Date

28.11.2024

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Le salon Wine Paris se tiendra Porte de Versailles du 10 au 12 février 2025, pour une cinquième édition qui battra tous les records, que ce soit en nombre d’exposants ou de visiteurs professionnels, avec une hausse très marquée de la participation des acteurs internationaux. Rodolphe Lameyse, le directeur général de Vinexposium qui porte l'événement, faisait le point hier lors d’une conférence de presse au restaurant Drouant.

Rodolphe Lameyse n’a jamais cessé d’y croire, même pendant le covid, lorsque tous les événements étaient devenus impossibles. L’histoire lui a donné raison. Aujourd’hui, force est de constater que le pari de Wine Paris est largement gagné et que le salon est en passe de prendre le dessus sur son grand concurrent, ProWein, mettant fin à un non-sens, celui de voir l’Allemagne disposer du plus grand salon international dédié aux professionnels du vin, alors que la France en valeur (mais pas en volume), est le premier pays exportateur au monde. Il est vrai que Paris disposait d’atouts extraordinaires pour gagner cette compétition : une offre touristique sans comparaison avec Düsseldorf, une connexion très facile avec de nombreux grands vignobles dont les plus proches sont à peine à trois quarts d’heures en TGV, une capacité hôtelière presque illimitée et accessible en termes de coûts…

©Philippe Labeguerie

Wine Paris augmente de 19 % en 2025 sa surface d'exposition…

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le salon réunira en 2025 4 600 exposants de 50 pays producteurs, pour accueillir 50 000 visiteurs professionnels, dont 45 % d’internationaux issus de 140 nations. Au Parc des expositions de la Porte de Versailles, il faudra bientôt pousser les murs ! Wine Paris a augmenté de 19 % la surface d’exposition, et de 64 % celle dédiée à l’international. Dans le top trois des pays hors France, l’Italie accroît de 74 % son emprise, l’Espagne de 61 % et le Portugal d’autant ! « Aujourd’hui, nous occupons quasiment tout le Parc. Il faut savoir qu’à Paris, nous sommes le plus grand salon professionnel organisé intra-muros » confie Rodolphe Lameyse. La partie spiritueux s’étoffe également (+ 11 % de surface), avec sept nouveaux pays participants : l’Australie, l’Autriche, le Chili, la Corée du Sud, le Kazakhstan, la Serbie et la Slovénie.

À noter enfin la progression spectaculaire de l’offre de No/Low, c'est-à-dire les boissons sans alcool ou faiblement titrées, avec déjà 47 % de producteurs supplémentaires inscrits. Au-delà d’une simple mise en relation entre les professionnels, Wine Paris s’affirme également comme une grande plateforme de réflexion autour des problématiques de la filière à travers ses nombreuses conférences et la venue d’intervenants de prestige. « Nous organisons 110 sessions de master classes, au sein de ce que l’on appelle l’Academy. Elles ont un taux de remplissage qui oscille entre 80 et 110 %. Cette année, parmi nos invités, nous avons notamment le président de la Société des Alcools du Québec qui gère les ventes des boissons alcoolisées au nom de l’État sur tout le territoire, une belle opportunité pour connaître ses priorités. »

©Jean-Bernard Nadeau

Un plébiscite fort en 2025

La réussite de Wine Paris est d’autant plus symbolique que le marché du vin à l’échelle internationale est en grande difficulté. Le paradoxe n'est cependant qu'apparent. Comme l'explique Rodolphe Lameyse, lorsque l'on creuse, on comprend en effet très bien comment cette conjoncture peut être très favorable à ce genre de rencontres. « Si vous voulez trouver des nouveaux marchés, vous pouvez décider d'aller faire une tournée internationale avec votre valise. C'est coûteux, ça prend du temps et vous n'aurez pas tout le monde sous la main. » Sur un salon, évidemment, c’est plus simple. « Je pense que lorsque vous participez à Wine Paris, 80 % de votre activité sera du business review avec vos agents et vos distributeurs et 20 % pour aller chercher de nouveaux marchés, de nouveaux agents. »

Pour tous les domaines, être présent sur ces événements est donc indispensable. « Sauf qu'en 2025, il y a davantage d’arbitrages pour déterminer où mettre l'argent, compte tenu de la baisse de marges dont souffrent beaucoup de domaines. On ne participe donc plus à une multitude de salons, on en choisit un seul. Et cette année, clairement, celui qui a été plébiscité par l’ensemble de la filière mondiale est Wine Paris. » Cet engagement s'est effectué ainsi au détriment de ProWein. « C’est le principe des vases communicants, dans la mesure où le marché mondial des vins et spiritueux n’est pas en expansion, si nous grossissons, c’est que quelque part quelqu’un en pâtit. »

©Philippe Labeguerie

Les autres grands salons internationaux de Vinexposium

Si Wine Paris est le plus grand salon organisé par Vinexposium, l’entreprise se développe de plus en plus à l’international, avec un changement notoire l’année prochaine aux États-Unis. « Historiquement, nous étions basés à New York, nous serons désormais à Miami, parce que c’est un marché plus dynamique, grâce à la vitalité du secteur hôtels/caves/restaurants, mais aussi grâce à la proximité du marché sud-américain. Nous avons en effet beaucoup de demandes de producteurs d’Amérique latine qui souhaitent bénéficier d’une plateforme d’expression Vinexpo. Il y a également tout le travel retail, les compagnies de croisière, qui sont installées dans cette ville et qui constituent des acheteurs très importants pour notre industrie. »

En Asie, Vinexposium s’appuie sur Singapour, un hub qui lui sert de porte d’entrée pour l’Asie du Sud-Est. « Ce marché a complètement explosé depuis le covid et continue à être très dynamique. » Pour la Chine, la plateforme passe par Hong Kong. Quant à l’Inde, Vinexposium s’est implanté au pire moment de la pandémie à Mumbai. « C’est un pays qui ne consomme pas de vin historiquement, les Indiens sont davantage tournés vers les spiritueux. Aujourd’hui le vin ne représente ainsi que 10 % des boissons alcoolisées. Mais depuis quelques années, on observe un frétillement. Aujourd’hui, les Américains, les Chiliens, les Argentins et les Australiens sont présents là-bas. Ils ne vendent pas forcément de caisses pour le moment, mais ils investissent pour le futur. Les Français de ce point de vue sont un peu en retard. »