Dimanche 24 Novembre 2024
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06.11.2014
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Spécialiste du pinot meunier, la coopérative de Janvry, Germigny et Rosnay a décidé de porter haut ce cépage. Et démontre par deux nouvelles cuvées sa capacité d’élevage.
Voici une jolie cave coopérative 100 % indépendante située dans la zone des « Villages des Monts de Reims » à l’Ouest de la ville, terroir qualitatif du cépage pinot meunier. Créée en 1961 par 7 vignerons (17 ha), elle s’épanouit aujourd’hui sur 40 communes (110 ha), soudant 70 vignerons de la vallée de l’Ardre et du Massif de St-Thierry.
Bien connue des professionnels et très appréciée des grandes maisons pour ses pinots meuniers de tout premier choix, la coopérative qui regroupe aujourd’hui les villages de Janvry, Germigny et Rosnay souhaite aussi être connue et reconnue sous ses propres étiquettes. Elle a développé depuis une trentaine d’années ses champagnes sous la marque Ch. De l’Auche (du nom du lieu-dit historique) puis, lorsque les approvisionnements en raisin se sont diversifiés vers le chardonay, avec l’étiquette Prestige des Sacres.
Prestige des Sacres. Un nom que les Rémois connaissent bien, synonyme de « leur » champagne. Un rapport qualité/prix imbattable (16 – 20 € suivant les qualités). Et une distribution locale forte, assurée notamment par trois boutiques de vins et spiritueux « Prestige des Sacres » ayant pignon sur rue. Une coopérative qui se transforme en caviste pour être au plus près de ses clients, voilà qui est original !
Pinot meunier de garde
Aujourd’hui, la coopérative veut aller plus loin, développer sa présence hors région, et prouver qu’elle sait aussi jouer dans la cour des spécialités. Sous la baguette de son œnologue et chef de cave Jean-Christophe Lenfant, elle vient de révéler deux nouvelles cuvées de garde à base de ce cépage.
La Cuvée du Chapitre (30 – 35 €), que nous vous présentons dans le dernier numéro de Terre de Vins actuellement en kiosques, est un 100 % pinot meunier où la coopérative affirme urbi et orbi son savoir-faire. « Travaillé avec soin, le pinot meunier est un cépage qui sait se suffire à lui-même et possède la capacité à vieillir », affirme Jean-Christophe Lenfant dont la Cuvée du Chapitre (issue majoritairement de la vendange 2008) est, preuve en bouche, superbement tonique et minérale.
La Cuvée boisée (35 -40 €) est un exercice encore plus équilibriste, avec le cépage pinot meunier réputé sensible à l’oxydation (plus importante en barrique qu’en cuves inox) d’où un risque de vieillissement précoce. Là encore, Jean-Christophe Lenfant préfère la démonstration dans le verre plutôt qu’un long discours. Mais il cède quand même quelques uns de ses « secrets de fabrication » parmi lesquels une vinification et un élevage dans des tonneaux réalisés sur mesure en collaboration avec une tonnellerie locale. Et, au-delà, une réflexion plus large menée avec d’autres producteurs champenois utilisant du bois au sein d’une association des « Créateurs de champagnes confidentiels ».
Pas de dogme mais des essais, des échanges, et au final de bien jolies cuvées dans les verres.
Joëlle W. Boisson
Les accords mets-champagne de l’œnologue Anne-Marie Chabert :
– sur la Cuvée du Chapitre, un champagne à maturité mais avec un côté fumé, minéral et une finale très enlevée : jouer la dimension saline avec un carpaccio de saint-jacques aux agrumes ou des huîtres belon suaves sur une julienne de poireaux. Ou bien oser le contraste avec un feuilleté à la fourme d’Ambert, où ce champagne aérien vient rafraîchir les notes croustillantes, goûteuses et salées du feuilleté.
– sur la Cuvée Boisée, un champagne complexe à l’approche multiple, aux notes boisées et à la bouche minérale : des noix de pétoncle sur une purée de céleri qui apporte un côté sucré-salé dans la finesse. Ou bien, parce que la puissance du bois s’accorde avec des notes plus sanguines : des copeaux de pata negra, de fines tranches de magret fumé aux fruits secs, ou un foie gras de canard et son chutney aux pommes.
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