Mercredi 4 Décembre 2024
©JM Brouard
Auteur
Date
07.06.2023
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Le célèbre domaine de Côtes de Nuits présentait il y a quelques jours ses 2021 embouteillés. Sur un millésime moins éclatant que ceux qui l’ont encadré, Jean-Nicolas Méo a réussi à trouver la juste mesure entre matière veloutée et gourmandise de fruits.
La discrétion de Jean-Nicolas Méo est proportionnelle à la notoriété du domaine familial dont il s’occupe avec sa sœur. Relativement peu disert, l’homme a tout de même tenu à présenter à plusieurs journalistes ses cuvées sur le millésime 2021. Ce dernier fut éprouvant pour tous les vignerons de la région, entre intempéries climatiques notamment un épisode de gel très marqué et foyers de maladie. Un millésime où les volumes n’ont pas été importants et où la concentration des baies est sans commune mesure avec certains des derniers millésimes. Pour autant, comme le rappelle Jean-Nicolas, « cela marque le retour à une forme de classicisme ». Et celle-ci n’est pas pour nous déplaire. Avec son grand talent de vinificateur (et il en fallait sur ce 2021), Jean-Nicolas a réussi à sortir des jus très bien définis, suaves et gourmands. Bien évidemment, la dégustation montre des vins plus élégants qu’intenses mais leur charme n’en est pas moins intéressant.
Une gamme homogène
Constituant historiquement des volumes importants pour le domaine (jusqu’à 50% de la production), la part du négoce a été réduite ces dernières années. Plusieurs cuvées continuent toutefois d’être produites comme ce Nuits-Saint-Georges d’un juteux délicieux ou ce Chambolle-Musigny précis et d’une belle allonge. Côté vins du domaine, on ne peut que saluer la qualité du Corton Les Perrières, magnifique expression de ce grand cru qui a bénéficié d’une peu de rafles entières pour le densifier. La bouche est d’une grande rondeur, d’une vraie plénitude. Le toucher de bouche est délicat et soyeux. Un vin qui se déguste aujourd’hui très bien. A l’instar du Clos Vougeot à l’intensité aromatique remarquable ou du Vosne-Romanée premier cru Aux Brulées. Ce dernier incarne la force tranquille. Doté d’une grande puissance, il y associe un toucher de bouche comme poli, particulièrement élégant. Jean-Nicolas précise que « sur ce type de millésime, l’élevage a été déterminant. La grande recette en Bourgogne, c’est d’attendre. Les vins qui manquaient de corps en début d’élevage se sont progressivement enrichis ». Des vins aériens, dentelés, qui vont offrir un grand plaisir de dégustation pendant une bonne dizaine d’années.
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