Accueil Dégustation Une Master Class « box office » : 10 ans de Saint-Julien

Une Master Class « box office » : 10 ans de Saint-Julien

Auteur

La
rédaction

Date

07.06.2014

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Ce samedi, à Lille Tasting, a été présentée une superbe verticale de saint-julien avec Léoville-Barton, Léoville-Poyferré et Lagrange, dans le cadre de la seconde Master Class de l’événement. Plaisir garanti avec ces trois stars du box-office bordelais.

Trois des onze Grands Crus Classés en 1855 à Saint-Julien réunis autour d’une même table pour une verticale toute médocaine : tel était le thème de cette Master Class « box office » organisée ce matin dans le cadre de Lille Tasting. Michel Sartorius a ainsi présenté Léoville-Barton 1999 et 2004 ; Didier Cuvelier, Léoville-Poyferré 1996 et 2003 et Mathieu Bordes, Lagrange 1995 et 2005. Avec aux commentaires : Gérard Basset, meilleur sommelier du monde et Sylvie Tonnaire, la rédactrice en chef de « Terre de Vins », pour les accords mets et vins.

Lagrange 2005
Mathieu Bordes : « 2005, un millésime « chaise longue », vous n’avez rien à faire, c’est très classique. »
Gérard Basset : « Nous avons une couleur rubis, vive, le nez est classique d’un grand Saint-Julien. C’est encore très jeune avec des notes de cassis, de cerise, des touches de cèdre. C’est un vin bien tendu, les tanins sont très murs. C’est un vin très aérien. Je dirais pour déguster, pas forcément pour boire. Dans mon restaurant, je l’ouvrirai dans 5 à 10 ans. Il faut qu’il patiente. »
Sylvie Tonnaire : « C’est un vin très puissant sur son nez. Je l’associerai avec une viande, c’est son univers de prédilection. Mais pour le boire maintenant, je conseille un tournedos de cerf avec une sauce au poivre vert. »

Lagrange 1995
Mathieu Bordes : « On a dit que sur ce millésime c’est la rive droite qui a réussi… Mais après 90 et 96, c’est dans doute le meilleur. Dans ce vin, on sait qu’on est à Bordeaux. »
Gérard Basset : « On retrouve des touches de cuir, d’épice. En bouche, c’est un vin serré, tendu, très classique. »
Sylvie Tonnaire : « C’est un vin délicat en bouche. Je partirai donc sur du chevreuil ou de la biche. »

Léoville-Poyferré 2003
Didier Cuvelier : « 2003 est le millésime de la canicule, heureusement, nous avons eu deux orages avec 40 mm d’eau dans l’été. Sans eux, le millésime aurait été catastrophique. Pour moi, c’est un millésime solaire chaud alors que 2005 est un millésime solaire froid. »
Gérard Basset : « Ce vin présente une robe rubis avec des premières notes grenat, un nez très riche avec des notes de prune, de cerise noire, de réglisse. En bouche, il est velouté, très riche, long. C’est un vin très généreux. A boire maintenant sans problème »
Sylvie Tonnaire : « Ce vin a une mâche très intéressante. Il est croquant. Avec une très belle côte de bœuf aux sarments pour retrouver sa simplicité et sa belle matière. »

Léoville-Poyferré 1996
Didier Cuvelier : « 96 est une grande année de cabernet-sauvignon. La décennie 1990 a été difficile notamment en 92. Dans ce 96, il y a 11% de petit verdot ».
Gérard Basset : « Nous avons une robe grenat, un nez de gibier, de truffe, de cannelle avec beaucoup de matière, une finale nerveuse. C’est un vin à boire maintenant. »
Sylvie Tonnaire : « C’est un vin élégant, avec un univers racinaire, sur la truffe, l’humus. A servir avec de l’agneau rosé et un peu d’aromates. »

Léoville-Barton 2004
Michel Sartorius : « Après deux millésimes de petits volumes, 2002 et 2003, 2004 nous a apporté de gros volumes, ce qui prouve que sur de grands terroirs, on peut aussi faire des vins de qualité avec des rendements de 55 hectolitres/hectares. 2004 est un millésime un peu oublié, mais ça commence à être prêt à boire. Je le considère comme un classique très médocain. »
Gérard Basset : « Nous avons une robe encore jeune, sur le rubis avec des notes de baies sauvages, en bouche bien fait. Il est prêt à boire.»
Sylvie Tonnaire : « Voilà un vin d’une grande délicatesse avec des arômes de truffe, des notes de havane. A servir avec un faisan en cocotte, légèrement truffé.»

Léoville-Barton 1999
Michel Sartorius :« En 1999 nous avons eu un climat chaud et excessivement pluvieux. C’est un vin de chaleur, prêt à boire. »
Gérard Basset : « On retrouve là une couleur grenat, des arômes tertiaires, d’humus, de sous-bois, de boite à cigare. C’est un vin très droit en bouche, très mur, à boire maintenant. Même sans rien… »
Sylvie Tonnaire : « Ce vin nous fait changer de siècle. Il a une droiture magnifique, un univers sauvage, de gibier. A servir avec un civet de lièvre. »

Jefferson Desport