Accueil Œnotourisme Week-end des Grands Crus : « un moment majeur de proximité avec les amateurs »

Week-end des Grands Crus : « un moment majeur de proximité avec les amateurs »

Ronan Laborde, président de l’Union des Grands crus

Auteur

Mathieu
Doumenge

Date

04.06.2024

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Le président de l'Union des Grands Crus de Bordeaux, Ronan Laborde, répond à nos questions en amont de la 18e édition du Week-end des Grands Crus, qui se déroule dans le vignoble girondin du 7 au 9 juin.

Comment s'annonce cette 18e édition ?
Elle se profile comme un bon cru, avec des indicateurs de fréquentation à la hausse par rapport aux dernières éditions, notamment celle de l'an dernier. Sur la journée phare qui est celle du samedi, et particulièrement la grande dégustation qui se tient au Hangar 14, nous attendons pour l'instant entre 1300 et 1400 personnes, ce qui est très encourageant. Ce qui est frappant avec le Week-end des Grands Crus, c'est que 30% à 40% du visitorat est international. Certains viennent de très loin pour participer, il y a des Américains qui viennent exprès de Las Vegas, des Suisses, des Britanniques, des Asiatiques... Cela nous dit quelque chose du rayonnement mondial de nos vins, mais aussi de la promesse originelle qui a été tenue : lorsque l'événement a été créé dans les années 2000 (il s'appelait alors le "Week-end des Grands Amateurs"), l'idée était de casser l'image d'un vignoble bordelais inaccessible, fermé, et de renouer un contact direct avec les amateurs de grands vins. Le succès de l'opération prouve qu'il y avait, et qu'il y a encore une forte attente de ce type : le Week-end des Grands Crus est un moment majeur de proximité avec les amateurs. On le constate dans toutes les animations qui jalonnent ces trois jours - la grande dégustation bien sûr, mais aussi les circuits dans les vignobles, le tournoi de golf du dimanche, les dîners dans les châteaux qui affichent toujours complet, les masterclasses, les animations culinaires...

Dans un contexte très morose pour Bordeaux, avec notamment une campagne primeurs qui peine à démarrer et une crise de fond qui dure depuis plusieurs mois, ce Week-end des Grands Crus s'annonce comme une bouffée d'air frais, voire d'optimisme ?
Il est vrai que le contexte est difficile, avec beaucoup de vents contraires à affronter. Nous assistons à une transformation structurelle de la commercialisation des vins, qui met à mal le système des primeurs. Le monde change, la consommation de vin aussi, et la commercialisation des vins doit connaître une évolution en profondeur. Ce Week-end des Grands Crus nous prouve qu'il n'y a pas une désaffection irrémédiable du public pour nos vins, mais que le momentum est défavorable pour l'achat de vins en primeurs. Je ne doute pas que le millésime 2023 finira par trouver son public. Durant la grande dégustation de ce week-end, chaque exposant va présenter le millésime 2021 ainsi qu'un millésime au choix. C'est une façon de montrer que les vins de Bordeaux peuvent s'apprécier relativement jeunes mais qu'ils sont aussi splendides avec quelques années de garde. C'est un autre moment de dégustation, de consommation que nous proposons, c'est l'une des forces de Bordeaux et l'un des aspects résolument attractifs de cet événement.

Cette édition célèbre aussi le cinquantième anniversaire de l'Union des Grands Crus de Bordeaux. Elle est, enfin, votre dernière en tant que président puisque vous allez passer le flambeau en 2025, après deux mandats...
Oui, l'Union des Grands Crus de Bordeaux a 50 ans et c'est un bel âge. Beaucoup de chemin a été parcouru, bien des crises ont été traversées et la conclusion en est que Bordeaux sait se transformer, évoluer. Au début de l'union, il n'y avait qu'une petite grappe de propriétés, maintenant nous comptons 132 membres - dont plus d'une centaine sont mobilisés ce week-end, ce qui prouve qu'il s'agit d'un rendez-vous primordial pour notre association. Dans un monde de plus en plus concurrentiel, il est essentiel de jouer collectif, et nous allons continuer. À titre personnel, il est encore trop tôt pour faire le bilan de mes deux mandats. Lorsque je passerai le flambeau à mon successeur, j'aurai moins de responsabilités, mais je serai toujours engagé dans cette association, dans ce collectif, et je serai disponible pour faire avancer le groupe. En cinq ans, nous avons rencontré pas mal d'obstacles, les taxes Trump, la crise sanitaire de la Covid-19, la mise en marché périlleuse du millésime 2019, mais nous avons aussi connu des transformations importantes : évolution vers le digital, diversification, intensification des partenariats avec la presse, avec la sommellerie... C'est grâce à ces mutations que nous continuons de porter haut l'étendard des grands crus de Bordeaux.

Tout le programme du Week-end des Grands Crus

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